Wanuri Kahiu, née le 21 juin 1980 à Nairobi, est une réalisatrice, productrice et auteure kényane qui s’est imposée comme une voix puissante dans le cinéma africain contemporain. En 2018, elle a réalisé “Rafiki”, un film qui a suscité de vives réactions et a marqué un tournant dans sa carrière.
«Rafiki», qui signifie «ami» en swahili, raconte l’histoire d’amour entre deux jeunes femmes, Kena et Ziki, dans un contexte où l’homosexualité est fortement stigmatisée au Kenya. Le film est basé sur la nouvelle «Jambula Tree» de Monica Arac de Nyeko, lauréate du Prix Caine. Dès sa sortie, “Rafiki” a été salué pour sa représentation sensible et nuancée de l’amour LGBTQ+ en Afrique, un sujet rarement abordé dans le cinéma africain.
Cependant, le film a également été au centre d’une controverse majeure. Avant même sa sortie officielle, «Rafiki» a été interdit par le Conseil de classification des films du Kenya (KFCB) en raison de son contenu jugé contraire aux “valeurs morales” du pays. Cette interdiction a suscité une vague de soutien international pour Wanuri Kahiu et son œuvre, mettant en lumière les défis auxquels sont confrontés les artistes africains qui abordent des sujets tabous.
Malgré l’interdiction, Wanuri Kahiu a mené une bataille juridique pour permettre au film d’être projeté au Kenya, ne serait-ce que pour une semaine, afin qu’il puisse être éligible aux Oscars. En septembre 2018, la Haute Cour du Kenya a temporairement levé l’interdiction, permettant ainsi au public kényan de voir le film et de participer à un débat national sur les droits LGBTQ+.
«Rafiki» a été sélectionné pour le Festival de Cannes, marquant une première pour un film kényan. Cette reconnaissance internationale a renforcé la réputation de Wanuri Kahiu en tant que réalisatrice audacieuse et innovante.
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