Au Nigeria, la Chambre des représentants a donné l’instruction à la Commission nigériane des communications (NCC) de bloquer l’accès aux sites web diffusant du contenu pornographique le 11 mars dernier. Portée par le député Dalhatu Tafoki, cette mesure est justifiée par des raisons morales et sociétales. Si certains soutiennent l’initiative, des défenseurs de la liberté d’expression dénoncent une dérive liberticide.
« Nous sommes en train de vivre une dérive dangereusement autoritaire », alerte Chijioke Nwankwo, juriste expert en droits numériques. « Aujourd’hui, c’est la pornographie, mais demain, qu’est-ce qui sera visé ? La liberté d’expression politique ? Les médias indépendants ? »
Il s’agit de la deuxième suspension de plateformes numériques dans le pays. En 2021, le média X (anciennement Twitter) avait été suspendu pendant une période de 7 mois. Cette suspension avait d’ailleurs eu un impact sur l’économie du Nigéria, avec une perte estimée à 26,1 milliards de dollars.
Il faut noter qu’avec 120 milliards de visites annuelles, PornHub (propriété d’Aylo, anciennement MindGeek) se classe au quatrième rang des sites les plus fréquentés au monde, devant X (anciennement Twitter), Wikipedia, et d’autres, selon un classement de 2025 réalisé par Hosting Advice. Deux autres sites pour adultes figurent également dans le Top 33.
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