Dans de nombreux pays, la demande de restitution des œuvres d’art émane tant des citoyens que des gouvernements, et place cette question au centre des débats. En 2018, l’universitaire française Bénédicte Savoy et l’écrivain sénégalais Felwine Sarr ont publié un rapport marquant sur la restitution du patrimoine culturel africain. Depuis lors, cette question est devenue publique, dépassant le cadre des spécialistes. La France a restitué plusieurs œuvres au Bénin, au Sénégal, et à Madagascar. Ce qui constitue un pas significatif dans la reconnaissance des spoliations coloniales.
Les débats s’intensifient
Le retour des œuvres spoliées offre une opportunité de réinventer et de “républicaniser” l’héritage culturel africain. Cette dynamique est illustrée par l’exposition des trésors royaux d’Abomey au Bénin, qui a attiré près de 200 000 visiteurs en 40 jours. La restitution, au-delà d’une simple récupération d’objets, devient un moyen de reconnecter l’Afrique actuelle à son passé.
À la Biennale de l’art contemporain africain de Dakar, les débats sont vifs, mettant en lumière l’importance de cette restitution. Une pièce de théâtre présentée par le metteur en scène rwandais Dorcy Rugamba à la Biennale explore les angles morts de l’histoire coloniale, invitant le public à réfléchir sur la propagande et les conséquences de la spoliation.
Les débats à la Biennale soulignent la nécessité de donner du sens aux objets restitués et de les réintégrer dans la réalité africaine contemporaine. Selon Felwine Sarr, ces objets peuvent retrouver une fonction rituelle au sein de communautés ou être confiés à des universités pour la recherche.
L’émotion suscitée par ces restitutions, notamment à travers des performances artistiques, renforce la conviction que ces œuvres devraient retourner là où elles sont nées. Pour beaucoup, la réappropriation de cet héritage culturel est essentielle pour véritablement avancer.
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