Algérie : Un imam retrouvé pendu après avoir dénoncé des injustices

Un drame est arrivé dans la mosquée Ali Ibn Abi Talib dans la localité de Dahssa, à Bordj Zemoura (wilaya de Bordj Bou Arreridj). Le corps sans vie de l’imam, Meziane Djalal de la mosquée Ali Ibn Abi Taleb a été découvert pendu dans la salle des ablutions, peu avant la prière d’El Fajr. Meziane dénonçait dans une lettre au directeur des affaires religieuses et des wakfs de la wilaya de Bordj Bou Arreridj, des pratiques qu’il jugeait injustes.

Les injustices dénoncées par l’imam Meziane Djalal

Le défunt, dans sa lettre (copie jointe en photo ci-haut), dénonçait les pressions constantes exercées sur lui par le comité religieux de la mosquée. Il accusait ce comité de s’être illégalement approprié les clés de la mosquée et de s’ingérer de manière inappropriée dans ses affaires personnelles et professionnelles.

Il soulignait également qu’il avait été abandonné par ce même comité depuis un an et demi, se retrouvant sans soutien ni assistance dans ses fonctions. Cette situation de harcèlement et d’isolement aurait contribué à son profond désespoir, le poussant à commettre l’irréparable.

Un drame qui laisse moult interrogations ?

L’imam indiquait être le seul employé de la mosquée, assumant de multiples responsabilités telles que l’appel à la prière, les cinq prières quotidiennes, l’enseignement du Coran, les cours nocturnes, les prêches du vendredi, ainsi que l’extinction des lumières et d’autres tâches diverses. Face à cette charge de travail considérable, il avait sollicité l’intervention des autorités pour le recrutement d’un résident, d’un muezzin ou d’un professeur de Coran afin de l’assister dans ses fonctions.

L’imam Meziane dénonçait également l’interdiction faite aux bénévoles d’apporter leur aide à la mosquée, une mesure qu’il percevait comme une tentative délibérée de l’isoler. Il soulignait qu’il avait passé trois ans dans cette mosquée sans rencontrer de problèmes avec les fidèles, ce qui rendait la situation actuelle d’autant plus incompréhensible et pénible pour lui.

Dans sa lettre, l’imam décédé accusait le président de l’association cultuelle de l’avoir insulté, humilié et d’avoir élevé la voix sur lui devant les fidèles, portant ainsi atteinte à son honneur et à celui du directeur des affaires religieuses de la wilaya. Ces comportements, selon lui, avaient gravement entaché sa dignité et son intégrité, contribuant à son sentiment d’abandon et de désespoir.

Aussi, il convient de préciser que des sources ont indiqué que la direction avait entendu à la fois le comité et l’imam, et avait décidé de le transférer dans une autre mosquée de la même commune, la veille de la découverte de son corps pendu. Une enquête devrait être ouverte pour déterminer les véritables raisons ayant poussé ce jeune imam à mettre fin à ses jours.